Les autorités fiscales doivent rétablir le lien humain avec les citoyens

8/02/22

Les autorités fiscales doivent rétablir le lien humain avec les citoyens

Emmanuel Vanbrussel , publié le lundi 7 février 2022

Lorsqu'il s'agit de collecter des impôts, les autorités fiscales belges oublient trop souvent qu'il y a de vraies personnes de l'autre côté de la procédure. C'est ce qu'affirment Ivan Van de Cloot, économiste en chef du groupe de réflexion Itinera, et Victor Dauginet, avocat fiscaliste renommé.

Ils ont rédigé un rapport commun qui vise à inspirer la nouvelle réforme fiscale sur laquelle travaille le gouvernement De Croo.

En termes de contenu, les propositions de Dauginet et Van de Cloot sont sur la même ligne avec ce que d'autres experts recommandent également: une réorientation de la fiscalité qui réduise la lourde charge fiscale pesant sur le travail, une simplification qui mette fin à la prolifération des déductions, et davantage de garanties de sécurité juridique et de prévisibilité afin que les entreprises et les citoyens sachent à quoi s'en tenir.

Mais le duo prône aussi une relation plus humaine, moins hostile, entre l'administration fiscale et le contribuable, où il y a plus de place pour la concertation sans confrontation directe. "La relation entre les autorités fiscales et les citoyens, les entrepreneurs et les directeurs d'organisations à but non lucratif doit être restaurée.”

Ils soulignent le langage agressif utilisé par les autorités fiscales, tel que "évaluation fiscale d'office" ou "acte d'exécution", et les batailles procédurales souvent acrimonieuses.

Bonne volonté

"Il est important que le recouvrement des créances soit principalement axé sur les coûts", a déclaré le ministre des finances Vincent Van Peteghem (CD&V) dans sa déclaration de politique générale pour 2020. "Tant du côté du gouvernement que du côté du débiteur, mon administration le fait sur la base d'une stratégie déterminée par la segmentation des débiteurs, le montant dû et les modèles d'exploitation des données.”

“Le fait que la grande majorité des Belges essaient de payer correctement leurs impôts sans avoir recours à la coercition semble parfois échapper aux autorités fiscales.”

“Le fait que les taxes soient finalement payées par les gens nous semble être un critère plus important", dit Itinera. "Le fait que la majorité des Belges essaient de payer correctement leurs impôts sans avoir recours à la coercition semble parfois échapper aux autorités fiscales", écrivent Van De Cloot et Dauginet. "La bonne foi ou la force majeure ne sont pratiquement jamais prises en considération.”

Source: BusinessAM, traduit par la CRECCB


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